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COOPERATION ET RESPONSABILITE

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Veröffentlicht am Dienstag 22 Juni 2004 03:45:40 von Juergen
fuv.jpg Coopérer c’est difficile.
French
Eduquer, c’est difficile aussi.

Dans une école primaire en demandant aux enfants quels étaient leurs rêves à l’égard du futur, on a obtenu la réponse suivante : ‘Etre milliardaire !’

C’est la société tout entière qui a vanifié les efforts éducatifs, parce qu’elle, au lieu de se poser le but de la formation d’un citoyen qui collabore, qui songe au bien commun, une espèce d’éveil à la citoyenneté et à l’éthique publique, propose chaque jour un bien égoïste et individuel, des modèles pour convaincre que le bonheur est dans l’argent, dans le pouvoir, dans l’essai de se faire de la place avec tous les moyens, y inclus la violence, aux dépenses d’autrui. Les adultes pratiquent souvent une double morale (‘faites ce que je vous dis, ne faites pas ce que je fais moi-même’) et les ‘leçons’ de morale se limitent à souligner l’importance des ‘bonnes intentions’.

On ne se soucie pas de la nécessité de rendre compte à la communauté d’appartenance, une valeur qu’on devrait apprendre dès l’enfance ; de la nécessité d’éduquer à la responsabilité pas des intentions, mais des conséquences de ses actions. La responsabilité collective n’est pas une substitution, un abri des responsabilités individuelles. Très souvent le groupe d’amis (la bande) est utilisé pour fuir des responsabilités. Nous, les adultes, nous nous en passons, essayons de trouver des justifications (la mère d’un adolescent de 16 ans qui l’année passée a tué un enfant de 5 ans en fonçant avec une vitesse folle avec une voiture qu’il n’aurait pas dû conduire n’ayant pas encore le permis, a dit au juge : ‘C’est une bêtise, mais tout le monde en a fait à 16 ans !’)

On réduit tous les obstacles devant le parcours en croyant bien faire. On prépare des êtres faibles, gâtés, fragiles, qui ne savent pas faire face à la moindre difficulté.

L’autre face de la médaille c’est la tendance toujours plus marquée à l’anticipation des épreuves pour devenir ‘grands’. Les petits sont encore une fois considérés, comme au temps de l’époque et de la famille bourgeoise ( voir Ariès, ‘Pères et fils au Moyen Age’) des petits adultes, l’enfance en tant qu’âge avec une culture et une spécificité disparaît dans le monde moderne.

Le festival de la chanson italienne de San Remo, l’année passée, a admis au concours de chant une fillette de 12 ans, et les organisateurs de la manifestation ont répondu aux critiques en disant que la fille de toute façon avait fait sa performance avant minuit !

Donc, c’est difficile de respecter les enfants, leurs rythmes de croissance, de façon qu’ils se respectent eux-mêmes et par conséquent ils respectent les autres.

Notre façon de vivre essaye d’anticiper toujours plus les apprentissages, les rites d’initiation, de faire franchir les frontières toujours auparavant. Tout en augmentant les disciplines d’étude et en réduisant les temps d’apprentissage déjà aux premiers niveaux de scolarisation on leur enlève une partie d’enfance en les faisant en même temps devenir des adolescents très tôt.

L’école ressemble de plus en plus à une grande course qui crée des individus névrotiques, qui nous donnent à travers la névrose des signaux (que nous ne savons pas lire) de besoin de ralentir la course, de vivre l’école de façon plus humaine, d’être acceptés même avec sa lenteur, ses difficultés. Non, l’école d’ aujourd’hui vise à former des élèves tous égaux, tous homologués ; le contraire du dialogue entre les diversités sur lesquelles se constitue la coopération.

L’indifférence, c’est l’attitude que les enfants expérimentent le plus souvent par leurs adultes de référence et par leur milieu.

La pauvreté d’imagination, les stéréotypes, sont une autre barrière qui empêche la coopération : lorsqu’on assigne par une catégorisation fixée quelqu’un d’autre à un groupe, a un ensemble humain, c’est très facile que l’on généralise, comme le font très souvent les adultes : ‘tous les tsiganes.... tous les slaves....’

Le manque de communication, d’écoute authentique, est une autre des conditions que les enfants ont très souvent occasion d’éprouver. Dans les sociétés traditionnelles, au milieu des familles élargies, les enfants avaient l’occasion d’être cruels et d’expérimenter sur soi la cruauté des autres ; mais dans un contexte de ‘lutte pour la vie’ avec des règles partagées, avec une clarté sur le rôle et les fonctions, sur le fait que ‘aujourd’hui c’est à moi, mais, demain, lorsque je serai cru, ce sera à toi’. Maintenant, on donne des signaux forts de compétition, de faire valoir sa personnalité, ses désirs sur tout.

C’est un signal du fait que notre société vieillit, qu’elle redoute la créativité, l’énergie, les ressources, les nouvelles façons de communiquer des jeunes.

Il y a encore besoin d’une école qui sache être lieu d’écoute profonde, de coopération, de formation à part entière de la personnalité. Une école avec des projets, une identité, des récits significatifs, sans lesquels n’existe pas une culture commune, une mémoire partagée.

La mémoire, elle existe dès que quelqu’un fait un récit, nous dit l’ancienne sagesse juive.

Je crois qu’on fera un bon travail à la R.I.D.E.F. si l’on débat de ces points dans des rencontres en plénière ou dans de petits groupes.

Giancarlo Cavinato
M.C.E. Venise


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